jeudi 12 juillet 2012

EXCURSIONS


Aux Etats-Unis, tourisme, histoire et attractions se conjuguent aisément.  Tout est sujet à divertissement.  A défaut d’éléments authentiques, des reproductions ou des pièces commémorant l’événement et / ou l’illustrant librement marquent les lieux. C’est le cas à Salem et à Plymouth.

A 60 miles au Sud de Boston, Plymouth se définit  elle-même comme étant  l’America’s Home Town. La ville est célèbre en raison de l’accostage du Mayflower et surtout de l’installation de l’une des premières colonies anglaises aux Etats-Unis. Le trois-mâts venait de Plymouth. A son bord, 102 passagers et membres d’équipage, des animaux et de la nourriture, des éléments de base pour s’installer. Appelés Pilgrim Fathers, ces immigrants puritains venaient  chercher une terre vierge, où pratiquer en toute liberté leur religion, sans contrôle du  gouvernement ni contrainte. Ils pensaient atteindre les côtes clémentes de la Virginie, où ils avaient acquis des terres. Mais en hiver 1620, ils ont accosté sur la côte Est, rude et déjà occupée par les Indiens  Wampanoag, après 66 jours de traversée. Une réplique du Mayflower mouille sur la jetée et se visite. De nombreux touristes américains viennent « là où tout a commencé »… Les Pèlerins ont en effet forcé le respect par leur  volonté, leur capacité à s’implanter et à prospérer sur cette terre a priori inhospitalière. «Combat, sacrifice, triomphe» trois éléments qui les caractérisent dans la mémoire collective et qui sont mis en scène à « Plimoth Plantation », la reconstitution du village de 1627. Des acteurs en costume d’époque évoluent dans un décor recomposé, reproduisant les gestes du quotidien. Les Indiens ont eu aussi leur village…

Des membres issus de la même communauté puritaine ont créé le village de Salem, à une quinzaine de miles au Nord de Boston. L’épisode de la chasse aux sorcières de 1692 y est  tristement célèbre. A la suite de comportements déplacés de jeunes filles, une esclave est  soupçonnée de pacte avec le diable ; celle-ci va impliquer d’autres personnes pour tenter de se sauver… Au total, plus de 150  seront accusées de sorcellerie. Parmi elles, une vingtaine seront exécutées et les autres finalement libérées, après des mois d’hystérie collective. L’industrie touristique joue à fond la carte de la présence des esprits, démons et autres ensorceleurs;  comme une sorte d’Halloween perpétuel. Ce qui glace bien davantage, c’est le souvenir de l’obscurantisme.  Et son ombre toujours présente. En 1953, Arthur Mille utilisait « Les Sorcières de Salem» pour dénoncer le maccarthysme. 

Note : ce que l’on sait peu, c’est que la ville de Salem fut surtout un port très prospère. Le Peabody Essex Museum, du nom d’une famille d’armateurs du 18e s. vaut une visite. Il rassemble, dans un bâtiment moderne et lumineux,  les très  nombreux  souvenirs et œuvres d’art ramenés de voyages en Asie. (BP)

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