Aux Etats-Unis,
tourisme, histoire et attractions se conjuguent aisément. Tout est sujet à divertissement. A défaut d’éléments authentiques, des
reproductions ou des pièces commémorant l’événement et / ou l’illustrant
librement marquent les lieux. C’est le cas à Salem et à Plymouth.
A 60 miles au
Sud de Boston, Plymouth se définit
elle-même comme étant l’America’s
Home Town. La ville est célèbre en raison de l’accostage du Mayflower et
surtout de l’installation de l’une des premières colonies anglaises aux
Etats-Unis. Le trois-mâts venait de Plymouth. A son bord, 102 passagers et
membres d’équipage, des animaux et de la nourriture, des éléments de base pour
s’installer. Appelés Pilgrim Fathers, ces immigrants puritains venaient chercher une terre vierge, où pratiquer
en toute liberté leur religion, sans contrôle du gouvernement ni contrainte. Ils pensaient atteindre les côtes
clémentes de la Virginie, où ils avaient acquis des terres. Mais en hiver 1620,
ils ont accosté sur la côte Est, rude et déjà occupée par les Indiens Wampanoag, après 66 jours de traversée.
Une réplique du Mayflower mouille sur la jetée et se visite. De nombreux
touristes américains viennent « là où tout a commencé »… Les Pèlerins
ont en effet forcé le respect par leur
volonté, leur capacité à s’implanter et à prospérer sur cette terre a
priori inhospitalière. «Combat, sacrifice, triomphe» trois éléments qui les
caractérisent dans la mémoire collective et qui sont mis en scène à
« Plimoth Plantation », la reconstitution du village de 1627. Des
acteurs en costume d’époque évoluent dans un décor recomposé, reproduisant les
gestes du quotidien. Les Indiens ont eu aussi leur village…
Des membres
issus de la même communauté puritaine ont créé le village de Salem, à une quinzaine
de miles au Nord de Boston. L’épisode de la chasse aux sorcières de 1692 y
est tristement célèbre. A la suite
de comportements déplacés de jeunes filles, une esclave est soupçonnée de pacte avec le
diable ; celle-ci va impliquer d’autres personnes pour tenter de se
sauver… Au total, plus de 150 seront accusées de sorcellerie. Parmi elles, une vingtaine
seront exécutées et les autres finalement libérées, après des mois d’hystérie
collective. L’industrie touristique joue à fond la carte de la présence des
esprits, démons et autres ensorceleurs; comme une sorte d’Halloween perpétuel. Ce qui glace bien
davantage, c’est le souvenir de l’obscurantisme. Et son ombre toujours présente. En 1953, Arthur Mille
utilisait « Les Sorcières de Salem» pour dénoncer le maccarthysme.
Note : ce
que l’on sait peu, c’est que la ville de Salem fut surtout un port très
prospère. Le Peabody Essex Museum, du nom d’une famille d’armateurs du 18e
s. vaut une visite. Il rassemble, dans un bâtiment moderne et lumineux, les très nombreux
souvenirs et œuvres d’art ramenés de voyages en Asie. (BP)
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