Un des intérêts d'institutions culturelles
comme le MoMA est d'indiquer les tendances, de montrer l'avant garde. Philip
Jonhson (dont nous avons visité le très beau Glass House - voyez le billet y
consacré) avait ainsi, en tant que directeur-fondateur du Département
de l'Architecture au MoMA, fait
découvrir à ses concitoyens le mouvement moderniste en 1932 ("First international
Exhibition of Modern Architecture").
Le logement lumineux, spacieux et aéré ("The House of the Future") devait
se substituer aux taudis et baraquements urbains. Depuis, Philippe Jonhson a
suivi son chemin, devenant lui-même architecte, concepteur de nombreux ouvrages
post-modernes. Ses tours ont investi les centre-villes (à New York, Boston,
Houston, etc.) et les banlieues américaines se sont étendues,
recouvertes de pelouses et de maisons quatre façades. Durant des années, et aujourd'hui encore,
accéder au statut d'américain passe(ait) par cette maison typique et tout ce
qu'elle implique(ait) comme mode de vie et imaginaire. La crise des subprimes a
toutefois sérieusement ébranlé le dispositif. Les ravages sont criants et
visibles partout. Le MoMA, 80 ans après l'exposition sur le
Modernisme, marque à nouveau une étape avec "FORCLOSED: REHOUSE THE
AMERICAN DREAM". La crise des subprimes est l'occasion de repenser
fondamentalement la question de l'habitat: "Change the dream and you
change the City" est le postulat de
Reinhold Martin, professeur à Columbia University et directeur du projet (The Buell Hypothesis)
exposé jusqu'au 13 août dans le Musée new yorkais. Les projets de quartiers nouveaux étudiés pour l'occasion montrent l'orientation que devrait prendre la nouvelle ville: compacte,
verte, animée, diversifiée, écologique, etc. Rien de très étonnant, pour les européens avertis que nous sommes :-),
mais sans doute un vrai tournant de ce côté-ci de l'Atlantique, tournant
stimulé par la Présidence fédérale (voyez notamment l'intervention du Secrétaire au Logement, Shaun Donavan).
A noter que l'Université de Columbia, précisément, a obtenu le label LEED Platinum pour son projet
d'aménagement d'un nouveau campus à Manhattanville. En l'occurence, c'est
l'ensemble de l'approche urbaine qui est primée, pas uniquement tel ou tel
volet de technologie environementale, ce qui me paraît aussi une évolution
intéressante.
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